fouet [1]
- 1Longue cordelette de cuir ou de chanvre fixée au bout d'un manche, dont on se sert pour conduire et exciter les chevaux. Le fouet d'un postillon. Allonger un coup de fouet. Faire claquer son fouet.
Les Scythes, faisant réflexion que c'était faire trop d'honneur à leurs esclaves que de les traiter comme des soldats [se battre contre eux], marchèrent contre eux le fouet à la main pour les faire ressouvenir de leur condition
. [Rollin, Histoire ancienne]Fig. Faire claquer son fouet, exagérer son importance.
Et je faisais claquer mon fouet tout comme un autre
. [Racine, Les plaideurs]Fig. et familièrement. Donner un coup de fouet, menacer, presser, obliger quelqu'un de faire promptement ce qu'on exige de lui.
Coup de fouet, impulsion, excitation. Cette affaire ne marche pas ; elle a besoin d'un coup de fouet.
Le coup de fouet, ce qui fait valoir une chose. Lisez, ce n'est pas mal, le coup de fouet s'y trouve.
Coup de fouet, insulte.
Il [le cardinal de Bouillon] venait d'éprouver un coup de fouet plus personnel, mais qui lui fut peut-être moins sensible
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Terme de pathologie et de vétérinaire. Coup de fouet, voy. COUP n° 1.
- 2Instrument de supplice autrefois usité.
Les fouets grossis de noeuds et tout hérissés de pointes, dont leurs bras sont armés
. [Bourdaloue, Exhort. sur la flag. de J.-C. t. II, p. 90]La loi veut qu'expirant par degré Vous tombiez sous les fouets sanglant et déchiré
. [Legouvé, Épich. et Néron, V, 5] - 3Fouet d'armes, arme offensive usitée dans le moyen âge.
- 4Coups de verge dont on châtie les enfants.
Ou je vais lui donner le fouet tout devant vous
. [Molière, La princesse d'Élide]Il faut premièrement que vous ayez le fouet pour avoir menti
. [Molière, Le malade imaginaire]Châtiment usité autrefois dans les colléges de l'université.
Il retourna en classe, on lui donna le fouet quelquefois, et il n'en fut pas plus savant
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Fig.
Ou il vous prend Macrobe et lui donne le fouet
. [Régnier, Satires] - 5Coups de verge dont la justice faisait châtier en France et fait encore châtier en certains pays quelques délinquants ou criminels.
Il n'y avait pas seulement assez d'indices pour faire donner le fouet à un crocheteur
. [Retz, III, 49]Il a eu le fouet sous la custode, se disait d'un criminel à qui la justice avait fait donner le fouet dans la prison.
Fig. Donner le fouet sous la custode, réprimander en secret.
Fig. Il se dit de toute punition morale infligée à un vice, à un travers. Le fouet de la satire. Le fouet du ridicule.
- 6Lanière de cuir qui, attachée au bout d'un manche, sert à frapper un sabot, ce qui le fait tourner.
- 7Ficelle tordue très serré et par là même très solide, que les cochers et les charretiers mettent d'ordinaire au bout de leur fouet. Cela est fort comme du fouet.
Nom de ficelles employées dans la reliure (voir FOUETTER, n° 8).
Terme de marine. Bout de cordage qu'on détord pour le tresser. Fouet de mât, mâture haute et grêle.
- 8Le fouet de l'aile, le bout de l'aile des oiseaux.
Le fouet de l'aile est d'un bleu foncé et rembruni dans le mâle, et d'un brun verdâtre dans la femelle
. [Buffon, Oiseaux]Chez certains mammifères, les poils longs ou en touffe qui garnissent le bout de la queue.
Le fouet de la queue est d'un poil brun approchant du noir
. [Buffon, Hermine.] - 9Coulant qui sort du collet de certaines plantes, et qui sert à les multiplier.
Fouet de Neptune, nom donné par les marins à plusieurs espèces de fucus et de laminaires.
- 10 Terme d'artillerie. Tir de plein fouet, tir horizontal.
PROVERBE
La corde et le fouet en sont dehors, c'est-à-dire cela ne mérite ni la corde ni le fouet ; on le dit pour excuser une faute légère.
- rechercher